Noël

LA VIERGE MARIE, LES MÈRES JUIVES ET LE MIRACLE DE LA NATIVITÉ
par Marie Zissis

Il y a quelques jours, quelqu’un m’a dit que si Marie parlait peu dans l’Évangile, c’est parce que c’était une mère juive et que si les rédacteurs avaient réellement dû retranscrire toutes ses paroles, ils seraient encore en train d’écrire! C’est évidemment stéréotypé, mais maintenant, je ne peux plus m’empêcher d’imaginer la Vierge parlant comme la grand-mère dans Rabbi Jacob, disputant Jésus parce qu’il part sur les routes avec se amis alors qu’il aurait pu faire fortune en changeant l’eau en vin, tout en les gavant tous de nourriture à chaque halte à Nazareth, parce que, clairement tout ce petit monde ne mange pas assez!

Même si cette image me fait beaucoup rire, elle ne reflète probablement pas la réalité. Sauf sur un point: l’amour que traduit cette attitude protectrice a finalement la même saveur que le « oui » de Marie. Un amour si grand qu’elle n’hésita pas à prendre le risque d’être une fille-mère, à fuir son pays, à suivre son fils partout même quand elle ne comprenait pas et à rester auprès de ses amis pour les consoler, à un moment où elle-même en avait sans doute plus besoin qu’eux.

Un amour comme celui-ci fait des miracles, il dépasse le cadre humain, parce que dans l’amour de Marie, c’est l’amour même de Dieu qui se rend visible. Son « oui » ouvre la porte à l’Incarnation, ce mystère bouleversant où le divin accepte de devenir fragile, où l’éternité choisit de se plier aux lois du temps, et où l’infini prend la forme d’un nourrisson. Noël, c’est ce moment où Dieu, en Jésus, est venu habiter parmi nous, non pas comme un roi éclatant de gloire, mais comme un enfant vulnérable. Ce choix d’humilité, Marie l’a pleinement incarné auprès de son fils. Ça n’est pas seulement une histoire ancienne qu’on raconte à la messe, c’est une leçon qui continue de nous interpeler aujourd’hui.

Joyeux Noël!

Marie Zissis, Ph. D
Éditrice déléguée Novalis


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