5e dimanche du Carême

MÉDITATION SUR LA PRIÈRE
par Stéphane Morin

Priez. L’homme qui prie vit le mystère de l’existence, et l’homme qui ne prie pas existe à peine.
—  Saint Charbel

Il m’arrive souvent de m’interroger sur le sens de la prière : ce qu’elle est, en quoi elle consiste réellement. La prière a-t-elle toujours sa place ? Et si oui, laquelle ? En plus de ces interrogations sur le pourquoi prier se pose celle du comment prier, question déjà formulée par les disciples de Jésus.

Si l’expérience nous enseigne qu’il existe différentes manières de prier, la prière a ceci de particulier qu’elle cherche à être entendue par un autre que soi, en l’occurrence par Dieu. Au-delà de la prière dite, n’existe-t-il pas aussi une prière qui émerge du plus intime de nous-mêmes, peut-être de notre inconscient, du cœur même de notre vie ? Une prière animée par l’Esprit, qui intercède lui-même auprès de Dieu qui scrute les cœurs, venant à notre secours dans notre faiblesse, alors que nous ne savons pas prier comme il faut (Rm 8, 26-27). La vie ne nous enseigne-t-elle pas cela lorsque nous y prêtons attention ? Qui n’a jamais, dans un moment de détresse, laissé échapper un simple « Seigneur, aide-moi », sans même y réfléchir ? Qui n’a jamais senti, face à une beauté bouleversante ou à une grande joie, une gratitude monter en silence, sans qu’aucun mot ne soit nécessaire ? Peut-être est-ce là une prière qui jaillit malgré nous, l’élan même de notre âme vers Dieu.

Dans une telle prière, c’est la présence et l’action de Dieu qui se déploient et se dévoilent en nous. Mieux encore, pour reprendre une parole de Maurice Zundel, « Dieu comme la respiration même de notre vie. »

Stéphane Morin
Chef des opérations commerciales Novalis
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