Dimanche des Rameaux
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CHANTE COMME SI TU DEVAIS MOURIR DEMAIN…
par Pascale Migneault
Aime la vie aime
Comm' un voyou comm' un fou comm' un chien
Comme si c'était ta dernière chance…
Ces mots de Michel Fugain viennent bousculer mon rapport à l’amour et à la fragilité de la vie. Alors que le jeudi, il avait fait son entrée à Jérusalem, assis sur son ânon, humble et pauvre bien que triomphant, Jésus fût condamné à mort le jour suivant. Cela nous rappelle que nous sommes tous mortels et que notre heure viendra, même si nous en ignorons le moment.
Personnellement, j’ai longtemps vécu dans le déni du concept de la mort. Dans toute l’insouciance de ma jeunesse, je me disais que j’avais amplement le temps d’accomplir tout ce que voulais. En septembre dernier, j’ai franchi le seuil de la cinquantaine et depuis, mes décisions sont le plus souvent motivées par l’urgence de vivre, la peur de passer à côté de ma propre vie et de remettre mes rêves à plus tard. Ce «plus tard» sera peut-être trop tard. Je suis déjà à mi-chemin de ma vie et il y a encore tant de choses que j’aimerais faire! Je ne saurais énumérer tous les projets que j’ai en tête. Aurais-je le temps de tout accomplir? Le futur est incertain. Ce qui m’amène à un questionnement paradoxal. Planifier pour le futur ou profiter du moment présent? Poser la question, c’est un peu y répondre. À force de m’inquiéter pour ce «demain» qui n’est pas là, je manque de temps et d’énergie pour profiter du présent, ici et maintenant… Au fond, c’est la seule chose qui est garantie, mais dois-je nécessairement cesser de prévoir?
« Cela étant dit, en me référant à certains écrits anciens, comme le célèbre Memento Mori – « Aie à l’esprit, à la pensée que tu meurs… » –, je prends conscience que cette réflexion marque sans doute le début d’un cheminement. Un cheminement vers une sagesse qui naît de l’acceptation de la mort et qui m’oriente vers des choix de vie plus humbles, plus alignés avec ma véritable nature et ma mission de vie. Après tout, tant que la vie est là, il n’est jamais trop tard pour avancer sur cette voie.»
Je vous laisse sur cette citation de Marc Aurèle dans son interprétation du Memento Mori :
« La perfection de notre conduite consiste à employer chaque jour que nous vivons comme si c’était le dernier, et à n’avoir jamais ni impatience, ni langueur, ni fausseté. Il nous faut nourrir l’âme avec la sagesse qui vient de l’acceptation de la mort… »
Pascale Migneault
Infographiste pour Novalis et Prions en Église