1er dimanche de l'Avent

POSSÉDER DIEU
par Jonathan Guilbault

Nous venons de traverser la frénésie du « Vendredi fou », un phénomène qui prend de l’expansion chaque année. Parallèlement, les achats de cadeaux de Noël battent leur plein, du moins pour ceux et celles qui veulent éviter le sprint infernal des emplettes de dernière minute.

En ces jours où il est difficile d’échapper aux pressions de la culture consumériste, tant de nouveaux objets viennent enrichir nos possessions. Posséder un objet, c’est en devenir propriétaire, c’est exercer un certain contrôle sur lui. Le propriétaire peut dire : « c’est à moi », et en disposer à sa guise.

Mais peut-on posséder Dieu ? Le nom de Dieu peut, assurément, être manipulable - nous en avons malheureusement bien des exemples dans l’actualité. Mais Dieu lui-même ne se laisse pas réduire à cette manipulation.

Saint Augustin écrit : « Dieu, tu ne le vois pas : aime, et tu le possèdes »

C’est donc que Dieu peut être « possédé », mais uniquement sous une forme parfaitement paradoxale : il se laisse posséder dans la mesure même où l’on renonce à le posséder comme une chose.

Mystère de l’amour : il fuit les mains qui se referment pour le saisir, mais choisit volontiers pour demeure les paumes grandes ouvertes.

Ainsi, ce que je nous souhaite pour l’Avent, c’est savoir offrir avec un cœur généreux, bien sûr; mais surtout nous ouvrir à la joie de nous présenter devant Dieu, chaque jour, avec des mains vides et ouvertes, prêtes à l’accueillir tel qu’il vient.

Jonathan Guilbault
Directeur des Éditions Novalis
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